contradictoires et croit sans hésiter aux faits anciens qu’il ne voit pas contredire. Sa confiance est au maximum pour l’histoire qu’on n’a pas les moyens de savoir, son scepticisme croît à mesure que les moyens de savoir augmentent.
VI. La concordance entre les documents conduit à des conclusions qui ne sont pas toutes définitives. Il reste à étudier l’accord entre les faits pour compléter ou rectifier les conclusions.
Plusieurs faits qui, pris isolément, ne sont qu’imparfaitement prouvés peuvent se confirmer les uns les autres de façon à donner une certitude d’ensemble. Les faits que les documents présentent isolés ont été parfois assez rapprochés dans la réalité pour que l’un fût lié à l’autre. De ce genre sont les actes successifs d’un même homme ou d’un même groupe, les habitudes d’un même groupe à des époques rapprochées ou de groupes semblables à la même époque. Chacun de ces faits peut, il est vrai, se produire sans l’autre ; la certitude que l’un s’est produit ne permettrait pas d’affirmer l’autre. Et cependant l’accord de plusieurs de ces faits, chacun imparfaitement prouvé, donne une espèce de certitude ; ils ne se prouvent pas les uns les autres au sens strict, mais ils se confirment[1]. Le doute qui pesait sur chacun d’eux se dissipe ; on arrive à l’espèce de certitude produite par l’enchaînement des faits. Ainsi, par le rapprochement de conclusions encore douteuses, s’établit un ensemble moralement certain. — Dans un itinéraire de souverain, les jours et les lieux de passage se confirment quand ils s’accordent de façon à former un tout cohérent. — Une institution ou un usage d’un peuple s’établit par l’accord
- ↑ Nous n’indiquons ici que le principe de la méthode de confirmation ; les applications exigeraient une très longue étude.