des logiciens de profession, et même des romanciers. M. Fustel de Coulanges a laissé, à cet égard, dans l’Université de Paris, une tradition : « Il s’efforçait, a-t-on dit[1], de réduire à des formules très précises les règles de la méthode… ; il n’y avait rien de plus urgent à ses yeux que d’apprendre aux travailleurs à atteindre la vérité ». Parmi ces hommes, les uns, comme M. Renan[2], se sont contentés d’énoncer des remarques, en passant, dans leurs ouvrages généraux ou dans des écrits de circonstance [3] ; les autres, comme MM. Fustel de Coulanges, Freeman, Droysen, Lorenz, Stubbs, de Smedt, von Pflugk-Harttung, etc., ont pris la peine d’exposer, dans des opuscules spéciaux, leurs pensées sur la matière. Il existe quantité de livres, de « leçons d’ouverture », de « discours académiques » et d’articles de revue, publiés dans tous les pays, mais particulièrement en France, en Allemagne, en Angleterre, aux États-Unis et en Italie, sur l’ensemble et sur les diverses parties de la méthodologie. On se dit : ce ne serait certes
- ↑ P. Guiraud, dans la Revue des Deux Mondes, 1er mars 1896, p. 73.
- ↑ E. Renan a dit quelques-unes des choses les plus justes et les plus fortes qui aient été dites sur les sciences historiques dans l’Avenir de la science (Paris, 1890, in-8), écrit en 1848.
- ↑ Quelques-unes des remarques les plus ingénieuses, les plus topiques, et de la portée la plus générale, sur la méthode des sciences historiques, ont été formulées jusqu’ici, non dans les livres de méthodologie, mais dans les revues — dont la Revue critique d’histoire et de littérature est le type — consacrées à la critique des livres nouveaux d’histoire et d’érudition. C’est un exercice extrêmement salutaire que de parcourir la collection de la Revue critique, fondée, à Paris, en 1867, « pour imposer le respect de la méthode, pour exécuter les mauvais livres, pour réprimer les écarts et le travail inutile ».