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sur une masse d’hommes et a créé une tradition, cas fréquent en art, en science, en religion, en technique ; 2o quand il a été en possession du pouvoir de donner des ordres et d’imprimer une direction à une masse d’hommes, comme il arrive aux chefs d’État, d’armée ou d’Église. Les épisodes de la vie d’un homme deviennent alors des faits importants.

Ainsi dans le cadre de l’histoire on doit faire une place aux personnages et aux événements.

VI. C’est un besoin, dans toute étude de faits successifs, de se procurer quelques points d’arrêt, des limites de commencement et de fin, afin de pouvoir découper des tranches chronologiques dans la masse énorme des faits. Ces tranches sont les périodes ; l’usage en est aussi ancien que l’histoire. On en a besoin non seulement dans l’histoire générale, mais dans les histoires spéciales, dès qu’on étudie une durée assez longue pour que l’évolution soit sensible. Ce sont les événements qui fournissent le moyen de les délimiter.

Pour les histoires spéciales, après avoir décidé quels changements des habitudes doivent être regardés comme les plus profonds, on les adopte comme marquant une date dans l’évolution ; puis on cherche quel événement les a produits. L’événement qui a produit la formation ou un changement de l’habitude devient le commencement ou la fin d’une période. Ces événements marquants sont parfois de même espèce que les faits dont on étudie l’évolution, des faits littéraires dans l’histoire de la littérature, politiques dans l’histoire politique. Mais le plus souvent ils sont d’une autre espèce et l’histoire spéciale est obligée de les emprunter à l’histoire générale.

Pour l’histoire générale, les périodes doivent être