Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/265

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férents (Chrétiens, Français, Aryas, Romans). 3o On doit s’assurer que les cas sur lesquels on va généraliser sont des échantillons représentatifs. Il faut qu’ils rentrent vraiment dans le champ, car il arrive de prendre pour spécimen d’un groupe des hommes ou des faits d’un autre groupe. Il faut qu’ils ne soient pas exceptionnels, ce qui est à présumer pour tous les cas qui se produisent dans des conditions exceptionnelles ; les auteurs de documents tendent à noter de préférence ce qui les surprend, par conséquent les cas exceptionnels tiennent dans les documents une place disproportionnée à leur nombre réel ; c’est une des principales sources d’erreur. 4o Le nombre des spécimens nécessaires pour généraliser doit être d’autant plus grand qu’il y a moins de motifs de ressemblance entre tous les cas pris dans le champ. Il pourra être petit sur les points où les hommes tendent à se ressembler fortement, soit par imitation ou convention (langue, rites, cérémonies), soit par l’effet de coutumes ou de règlements obligatoires (institutions sociales, politiques dans les pays où l’autorité est obéie). Il devra être plus grand pour les faits où l’initiative individuelle a plus de part (art, science, morale) ; et même, pour la conduite privée, toute généralisation sera d’ordinaire impossible.

VI. Les formules descriptives ne sont en aucune science le terme dernier du travail. Il reste encore à classer les faits de façon à en embrasser l’ensemble, il reste à chercher les rapports entre eux ; — ce sont les conclusions générales. L’histoire, à cause de l’infirmité de son mode de connaissance, a besoin en outre d’une opération préalable pour déterminer la portée des connaissances obtenues[1].

  1. Il a paru inutile de discuter ici si l’histoire doit, suivant la tradition antique, remplir encore une autre fonction, si elle doit