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VII. Les formules descriptives donnent le caractère particulier de chacun des petits groupes de faits. Pour obtenir une conclusion d’ensemble il faut réunir tous ces résultats de détail en une formule d’ensemble. On doit rapprocher non des détails isolés ou des caractères secondaires[1], mais des groupes de faits qui se ressemblent par un ensemble de caractères.

On forme ainsi un ensemble (d’institutions, de groupes humains, d’événements). On en détermine — suivant la méthode indiquée plus haut — les caractères propres, l’étendue, la durée, la quantité ou l’importance.

En formant des groupes de plus en plus généraux, on laisse, à chaque degré nouveau de généralité, tomber les caractères différents pour ne retenir que les caractères communs. On doit s’arrêter au point où il ne resterait plus de commun que des caractères universels de l’humanité. — Le résultat est de condenser en une formule le caractère général d’un ordre de faits, une langue, une religion, un art, une organisation économique, une société, un gouvernement, un événement complexe (comme l’Invasion ou la Réforme).

Tant que ces formules d’ensemble demeurent isolées, la conclusion ne paraît pas complète. Et comme on ne peut plus les rapprocher davantage pour les fondre, on sent le besoin de les comparer pour essayer de les classer. — La classification peut être tentée par deux procédés.

1o  On peut comparer les catégories semblables de faits spéciaux, les langues, les religions, les arts, les

  1. La comparaison entre deux faits de détail appartenant à des ensembles très différents (Abd-el-Kader à Jugurtha, Napoléon à Sforza) est un procédé d’exposition frappant, mais non un moyen d’arriver à une conclusion scientifique.