Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/289

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2o il faut suivre, autant que possible, l’ordre chronologique, parce que c’est celui dans lequel on est sûr que les faits se sont produits et qu’on devra chercher les causes et les effets ; 3o il faut que le titre de la monographie en fasse connaître le sujet avec exactitude : on ne saurait trop protester contre les titres incomplets ou de fantaisie, qui compliquent si gratuitement les enquêtes bibliographiques. — Une quatrième règle a été posée ; on a dit : « Une monographie n’est utile que quand elle épuise le sujet » ; mais il est très légitime de faire un travail provisoire avec les documents dont on dispose, même quand on a des raisons de croire qu’il en existe d’autres, à condition toutefois d’avertir précisément avec quels documents le travail a été fait. — Il suffit, d’ailleurs, d’avoir du tact pour sentir que, dans une monographie, l’appareil de la démonstration, s’il doit être complet, doit aussi être réduit au strict nécessaire. La sobriété est de rigueur :

    au moins, le titre du document, avec sa cote, ou avec l’indication précise de l’endroit où il a été publié. La règle générale est de mettre le lecteur en état de savoir exactement pour quelles raisons on a adopté telles conclusions sur chaque point de l’analyse.

    Les débutants, en cela pareils aux anciens auteurs, n’observent pas, naturellement, toutes ces règles. Il leur arrive constamment, au lieu de citer le texte ou le titre des documents, de s’y référer par une cote ou par l’indication générale du recueil où ils sont imprimés, qui n’apprennent rien au lecteur sur la nature des textes allégués. Voici encore une méprise des plus grossières, et qui s’observe très souvent : les débutants, ou les personnes inexpérimentées, ne comprennent pas toujours pourquoi l’habitude s’est introduite de placer des notes au bas des pages ; au bas des pages des livres qu’ils ont entre les mains, ils voient un liseré de notes : ils se croient obligés d’en faire un au bas des leurs, mais leurs notes sont postiches et de pur ornement ; elles ne servent ni à produire des preuves ni à permettre au lecteur de contrôler leurs assertions. — Tous ces procédés sont inadmissibles et doivent être vigoureusement combattus.