gents, qui ont la conscience de leur valeur et le sentiment d’une proportion normale entre l’effort et sa récompense[1].
S’il était dans la nature des choses que la recherche des documents historiques, dans les dépôts publics, fût nécessairement aussi laborieuse qu’elle l’est encore, on s’y résignerait : personne ne s’avise de regretter les dépenses inévitables de temps et de travail que coûtent les fouilles archéologiques, quels qu’en soient les résultats. Mais l’imperfection des instruments modernes de l’Heuristique n’a rien de nécessaire. Aux derniers siècles, la situation était bien pire ; rien ne s’oppose à ce qu’un jour elle soit tout à fait bonne. — Nous sommes amenés ainsi, après avoir parlé des causes et des conséquences, à dire un mot des remèdes.
Sous nos yeux, l’outillage de l’Heuristique se perfectionne continuellement, par deux voies. Chaque année augmente le nombre des inventaires descriptifs d’archives, de bibliothèques et de musées, dressés par les soins des fonctionnaires de ces établissements. D’un autre côté, de puissantes Sociétés scientifiques entretiennent des travailleurs experts à cataloguer les documents, qui se transportent successivement dans tous les dépôts, pour y relever tous les documents d’une certaine espèce, ou relatifs au même sujet : c’est ainsi que la Société des Bollandistes fait exécuter par ses missionnaires, dans diverses bibliothèques, un Catalogue général des documents hagiographiques, et l’Académie impériale de Vienne un Catalogue des monuments de la littérature patristique. La Société des Monumenta Germaniæ historica a institué depuis long-
- ↑ Ces considérations ont été déjà présentées et développées dans la Revue universitaire, 1894, I, p. 321 et suiv.