de style : « il y aura du profit à les lire une seconde fois, mais en se proposant plus particulièrement de saisir tous les faits qu’ils contiennent et de s’en pénétrer assez pour en conserver des souvenirs ineffaçables ».
Telles sont les notions « positives » qui étaient considérées, il y a quatre-vingts ans, comme indispensables à l’historien en général. Toutefois, on avait dès lors le sentiment confus que, « pour acquérir une connaissance profonde des sujets particuliers », d’autres notions encore étaient utiles : « Les sujets que les historiens ont à traiter, dit Daunou, les détails qu’ils rencontrent exigent des connaissances très étendues et fort diverses ». Va-t-il préciser ? voici en quels termes : « souvent l’intelligence de plusieurs langues, quelquefois aussi des notions de physique et de mathématiques ». Et il ajoute : « sur ces objets cependant, l’instruction générale, celle qu’on doit supposer commune à tous les hommes de lettres, suffit à celui qui se consacre à des compositions historiques… ».
Tous les auteurs qui ont essayé, comme Daunou, d’énumérer les connaissances préalables, ainsi que les dispositions morales ou intellectuelles, requises pour « écrire l’histoire », ont été amenés à dire des banalités ou à émettre des exigences comiques. D’après E. A. Freeman, l’historien devrait tout savoir : philosophie, droit, finances, ethnographie, géographie, anthropologie, sciences naturelles, etc. ; un historien n’est-il pas exposé, en effet, à rencontrer dans l’étude du passé des questions de philosophie, de droit, de finances, etc. ? Et si la science financière, par exemple, est considérée comme indispensable à qui traite des questions de finance actuelles, l’est-elle moins à qui se permet d’exprimer une opinion sur les problèmes