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Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/53

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financiers d’autrefois ? « Il n’est point de sujet spécial, déclare E. A. Freeman, que l’historien ne puisse être amené à toucher incidemment : par conséquent, plus nombreuses sont les branches spéciales de connaissances dont il est maître, mieux il est préparé pour son travail professionnel. » À la vérité, toutes les branches des connaissances humaines ne sont pas également utiles ; quelques-unes ne servent que très rarement, par accident : « J’hésiterais même à présenter comme un conseil de perfection à l’historien de se rendre chimiste accompli, en vue de la possibilité d’une occasion où la chimie l’aiderait dans ses études » ; mais d’autres spécialités sont plus étroitement apparentées à l’histoire : « par exemple, la géologie et tout le groupe des sciences naturelles qui s’y rattachent… Il est clair que l’historien travaillera mieux s’il sait la géologie[1]… » — On s’est aussi demandé si « l’his-

  1. E. A. Freeman, The methods of historical study (London, 1885, in-8), p. 45.
    La géographie a été longtemps considérée, en France, comme une science étroitement apparentée à l’histoire. Aujourd’hui encore, nous avons une Agrégation d’histoire et de géographie, et les mêmes professeurs enseignent, dans nos lycées, l’histoire et la géographie. Beaucoup de personnes persistent à penser que cet accouplement est légitime, et même s’effarouchent de l’éventualité d’un divorce entre deux ordres de connaissances unis, disent-elles, par des rapports nécessaires. — Mais on serait bien embarrassé d’établir, par de bonnes raisons, et par des faits d’expérience, qu’un professeur d’histoire, un historien, est d’autant meilleur qu’il connaît mieux la géologie, l’océanographie, la climatologie, et tout le groupe des sciences géographiques. En fait, les étudiants en histoire font avec impatience et sans profit direct les études de géographie que les programmes leur imposent ; et les étudiants qui ont sincèrement du goût pour la géographie jetteraient très volontiers l’histoire par-dessus bord. — L’union artificielle de l’histoire et de la géographie remonte, chez nous, à une époque où la géographie, mal définie et mal constituée, était tenue par tout le monde pour une discipline négligeable. C’est un vestige, à détruire, d’un état de choses ancien.