Page:Langlois - Seignobos - Introduction aux études historiques, 1899.djvu/63

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de s’en passer si l’enseignement oral, appuyé d’exercices pratiques, n’avait pas une efficacité particulière. Que l’on ait eu, ou non, le bénéfice de subir un dressage régulier dans un établissement de hautes études, on n’a donc plus le droit désormais d’ignorer ce qu’il faut savoir avant d’aborder les travaux historiques. En fait, on ne l’ignore déjà plus autant que par le passé. Le succès des « Manuels » précités, dont les éditions se succèdent, est significatif à cet égard[1].

Voilà donc le futur historien armé des connaissances préalables qu’il n’aurait pu négliger de se procurer sans se condamner, soit à l’impuissance, soit à des méprises continuelles. Nous le supposons à l’abri des erreurs (innombrables, en vérité) qui ont leur source dans une connaissance imparfaite de l’écriture et de la langue des documents, dans l’ignorance des travaux antérieurs et des résultats acquis par la critique ; il a une irréprochable cognitio cogniti et cognoscendi. C’est, d’ailleurs, une supposition très optimiste, et nous ne nous le dissimulons pas. Il ne suffit point, nous le

    indo-arischen Philologie und Altertumskunde, publ. sous la direction de G. Bühler ; le Grundriss der iranischen Philologie, publ. sous la direction de W. Geiger et de E. Kuhn ; le Handbuch der classischen Altertumswissenschaft, publ. sous la direction de I. v. Müller ; le Grundriss der germanischen Philologie, publ. sous la direction de H. Paul, dont la 2e éd. a commencé à paraître en 1896 ; le Grundriss der romanischen Philologie, publ. sous la direction de G. Gröber. On trouvera dans ces vastes répertoires, en même temps qu’une doctrine brève, des références bibliographiques complètes, tant directes qu’indirectes.

  1. Les « Manuels » français de MM. Prou (Paléographie), Giry (Diplomatique), Cagnat (Épigraphie latine), etc., ont répandu dans le public la notion et la connaissance des disciplines auxiliaires. De nouvelles éditions ont permis ou permettront de les tenir au courant : chose nécessaire, car la plupart de ces disciplines, quoique déjà bien constituées, se précisent et s’enrichissent encore tous les jours. Cf. ci-dessus, p. 22.