Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/125

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persuasion et aux promesses par lesquels on finit par réussir auprès de Charette.

Sur la rive droite de la Loire, les manèges du Comité de salut public avaient été les mêmes que sur la rive gauche.

En Bretagne, c’est le représentant Bollet qui est l’âme de la mission, comme en Vendée Ruelle. Bollet a chargé le général Humbert de faire les premières avances ; et c’est auprès de Bois-Hardy que celui-ci fait l’essai de ses talents diplomatiques.

Dès le 12 décembre 1794, on a pu attirer Bois-Hardy à une entrevue dans la lande de Gausson, près de Moncontour. Bois-Hardy ne s’est pas laissé convaincre du premier coup : mais un résultat a été obtenu ; on a piqué la curiosité et excité l’ardeur de Cormatin, impatient de briller au premier plan et d’accaparer l’honneur et peut-être les profits de l’aventure. Cormatin était une conquête plus précieuse que Bois-Hardy, plus facile aussi, puisqu’il s’offrait de lui-même aux attentions de Bollet et d’Humbert. On s’empressa d’entrer en rapports avec lui, et, comme il convenait aux prétentions et à l’importance du personnage, Humbert le conduisit bientôt au quartier général de Hoche, qui n’avait pas encore adopté le parti de l’abstention dans les négociations, car il le reçut et eut avec lui une longue conférence[1].

  1. Ce fait est intéressant à noter. On verra que l’attitude de Hoche, celle de Boursault et de quelques autres, se modifia à partir du moment où la question des clauses secrètes commença à être agitée. — La conférence, qui dura cinq heures, donna lieu à une communication de Hoche au Comité de salut public, du 23 nivôse an III (12 janvier 95). — Vie de Hoche, par Rousselin, t. 2, p. 120.