Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/129

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Il est d’ailleurs apparent par la lettre de Cormatin à Puisaye (citée plus haut) et par le changement subit d’attitude de Boursault, qu’on s’était décidé à donner aux propositions une forme plus acceptable et qu’on commença alors à faire miroiter la promesse des stipulations secrètes par lesquelles, au même moment, on faisait céder l’inflexibilité de Charette.

On obtint ainsi, Cormatin aidant, un résultat, mais vraiment assez maigre. Bois-Hardy et Chantreau signèrent un compromis, aux termes duquel ils s’engageaient à ne pas faire acte d’hostilité sans prévenir huit jours à l’avance[1]. Cette convention n’avait d’effet que pour une partie des Côtes-du-Nord. Mais il restait dans la Bretagne cinq ou six corps royalistes qui continuaient la guerre. Et dans le Bas-Maine, les chefs Scépeaux, Dieusye, Coquereau, Turpin, Terves et autres, ne voulaient rien entendre.

On multipliait cependant les efforts pour les amener à composition. Turpin voit, par une glaciale nuit d’hiver, arriver sous sa tente, le président du district de Segré, Bancelin, ami de Hoche. Il lui était envoyé par sa cousine, Mme  Turpin de Crissé, l’ardente entremetteuse de ces négociations. L’entrevue fut cordiale ; le royaliste donna même son lit au républicain, transi de froid et de fatigue. Quelques jours après, Turpin, avec trois ou quatre autres chefs, Scépeaux, Dieusye, Terves, se décidait à signer le compromis conclu avec Bois-Hardy.

Ces adhésions et les agissements de Cormatin

  1. C’est Bois-Hardy qui donne l’exemple des accommodements. On verra, six mois plus tard, sa femme s’employer au profit des menées du comte de Provence.