Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/168

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L’escadre républicaine avait eu connaissance du convoi. L’amiral Villaret-Joyeuse, après avoir fait sa jonction avec son lieutenant, Vence, se trouvait à la tête de douze vaisseaux de ligne et de onze frégates : il avait un avantage marqué sur Warren, s’il l’eut attaqué au moment où il le croisa à la hauteur des Penmarks[sic], entre Brest et Lorient. Il ne sut ou ne voulut pas profiter de cet avantage. Quelques écrivains républicains l’ont accusé de connivence avec l’ennemi. Cette accusation ne paraît pas fondée[1] ; si elle l’était, ce serait un fait de plus à enregistrer à l’appui des affirmations de Puisaye. Quoi qu’il en soit, Villaret laissa au commodore anglais le temps d’expédier un bâtiment à la recherche de lord Bridport, qui tenait le large avec quatorze vaisseaux de ligne et cinq frégates. Quand lord Bridport arriva, la mer était couverte d’un brouillard très épais, qui, en tombant, permit aux deux escadres ennemies de s’apercevoir à très petite distance.

Le combat s’engagea, le 23 juin, à quelque distance de l’île de Groix ; Villaret, contrarié par le vent, mal obéi par ses lieutenants, inquiet de l’insubordination de ses équipages, se vit réduit à faire retraite vers Lorient, mais ne parvint pas à se dégager assez promptement et perdit trois de ses vaisseaux.

Après sa rentrée dans cette rade, il fallut mettre

    L’Alexandre, Les Droits de l’homme, Le Formidable, Le Mucius, Le Wattignies et Le Tigre, auxquels se joignirent les trois vaisseaux de Vence : Le Nestor, Le Fougueux et Le Zélé (voir Le Chevalier, Histoire de la Marine française, p. 207).

  1. Villaret paraît n’avoir fait que se conformer aux ordres, ou, si l’on veut, aux conseils du représentant Topsent. Celui-ci était peut-être dans l’affaire.