Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/282

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de gens à son bord. Quelques paysans se présentent ; ils portaient sur leurs fusils le duc de Lévis, blessé à l’affaire du 16. « Sauvez notre général, s’écrièrent-ils, nous n’entrerons pas. Sauvez aussi notre drapeau, dit un officier de d’Hervilly et je mourrai content. » On glissa le duc de Lévis le long du drapeau, et les insurgés s’éloignèrent sans chercher à s’embarquer avec lui. »


Sombreuil put tenir encore quelque temps à Kerbourgnec et au Grand-Rohu, où il lutta d’abord avec avantage ; mais, pris en flanc par une batterie installée en avant du moulin de Kerniscop, il lui fallut reculer vers Saint-Julien. Quatre canonnières, embossées dans la baie, à petite distance, lui prêtèrent le secours de leur artillerie, qui retarda la marche des républicains. À Saint-Julien, il fit volte-face pour repousser une avant-garde qui le serrait de trop près et reprit sa retraite vers Quiberon et Port-Haliguen. Au sortir du bourg de Quiberon, il fut rallié par une faible partie du régiment du Dresnay ; le reste s’étant trouvé enveloppé par un gros de républicains et ayant mis bas les armes. Il établit alors sa défense à Port-Haliguen, et enfin, forcé de l’évacuer, il se jeta dans le Fort-Neuf.

Ce poste n’offrait pas un retranchement solide, surtout du côté de la terre ; mais grâce à sa situation sur une petite hauteur dominant la plaine, grâce aussi à un mur de jardin qui l’entourait en partie, il présentait un abri suffisant pour permettre aux derniers combattants de prolonger la résistance et de protéger les embarquements qui se faisaient maintenant sur la plage, derrière le Fort-Neuf. Le feu de deux frégates,