Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/284

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qui propose de se rendre à discrétion. Sa proposition est rejetée avec indignation par les uns, tandis que les autres lui expliquent qu’il y a des parlementaires et qu’on attend leur réponse. Cette circonstance est mentionnée dans plusieurs relations, imprimées et manuscrites, et notamment dans la brochure de M. de La Villegourio[1] ».

Sombreuil, s’il faut en croire Vauban, aurait hésité fortement avant de se décider à négocier. Ce même témoin affirme que personnellement, il fit tous ses efforts pour l’en dissuader, lui disant que « s’il se rendait, il en serait la victime, ainsi que tous ceux qui mettraient bas les armes », et déclarant que « quant à lui, il aimait mieux être noyé que pris ». Ensuite de quoi, d’après son récit, lui-même se rendit à la plage et après être resté quelque temps dans l’eau jusqu’au menton, parvint à se faire recueillir avec Dubois-Berthelot, par un canot qui les porta à bord de La Pomone.

Sombreuil avait à peine abordé Humbert depuis quelques minutes, que Hoche arriva. La conférence entre les deux commandants dura une demi-heure environ ; des deux armées, on les vit « se promener paisiblement l’un à côté de l’autre, tout au bord du rocher, Hoche le plus près du bord[2] »… Il n’y eut

  1. Relation Chasle de La Touche, p. 113.
  2. C’est Rouget de Lisle qui donne ce détail, sans s’apercevoir que cela seul dément son affirmation que l’entrevue eut lieu après la reddition.
    Il est bien évident qu’après l’évacuation du fort, les deux généraux ne seraient pas revenus sur le bord du rocher pour faire cette promenade.