Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/304

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» Sont exceptés :

» 1° Les habitants de la presqu’île ;

» 2° Les soldats de la garnison du fort et de la presqu’île, faits prisonniers par les émigrés ;

» 3° Les marins et soldats arrachés des prisons d’Angleterre et enrôlés par la violence ;

» Des individus compris dans les deux derniers articles de l’exception, on formera un corps armé, que le général Hoche fera conduire sans délai à l’armée des Pyrénées-Orientales. »


Ce n’était que le complément de l’arrêté précédent. Il s’agissait, pour Blad, de donner quelques satisfactions aux criailleries dont l’importunait l’administration départementale du Morbihan, qui, à peine remise de ses inquiétudes récentes, ne rêvait que représailles et accablait le représentant, l’état-major, les autorités d’Auray, de plaintes contre la façon dont les prisonniers étaient gardés et contre le bruit de la capitulation accordée par le général en chef « faussement répandu pour corrompre l’esprit public et préparer le peuple à réclamer en faveur des assassins de la patrie ».

Mais, par cette même raison, il serait bien étonnant que tout cela fut resté lettre morte et que tous les arrêtés n’eussent pas reçu un commencement, au moins un semblant d’exécution. Il serait incroyable que, malgré l’urgence déclarée « de statuer sans délai », la commission qui devait être constituée « sur-le-champ », n’eut pas été formée ; il serait inexplicable que Hoche, spécialement « chargé d’en nommer les membres », se fût totalement dispensé de ce soin.