Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/306

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ploya de toutes ses forces à sauver le plus qu’il put d’accusés. Il est donc possible que la célébrité acquise à son nom par le souvenir des services rendus par lui à plusieurs familles, lui fait reporter l’honneur du rôle rempli dans la première commission par un autre officier dont le nom fut moins souvent prononcé. Il convient toutefois de n’admettre cette confusion que sous toutes réserves, car, comme on va voir, à n’en pouvoir douter, que les recherches des deux écrivains distingués qui viennent d’être cités, ont abouti à les induire en erreur sur le fait principal, l’existence d’une première commission, il est possible et vraisemblable qu’il en soit de même, quant à la personnalité du président.

En définitive, la seule question intéressante est de savoir s’il y eut en effet une première commission qui se soit déclarée incompétente.

On est parvenu à en obscurcir la trace ; on ne parviendra pas à la détruire. Si l’on récusait les témoins royalistes, il faudrait bien en croire Rouget de Lisle, qui en parle clairement et fait mention de l’arrêt d’incompétence dans ces termes bien remarquables :


« La commission militaire… devant qui le général Lemoine les traduisit, refusa de les juger et se déclara incompétente : fondée sur quoi ? je l’ignore[1]. »


Pour qu’un républicain comme Rouget de Lisle, présent à l’affaire de Quiberon, mêlé, comme officier d’état-major et comme aide de camp de Tallien, à tous les incidents de cette affaire et à ses suites, et qui, plus tard, entreprenant de les relater et de les dis-

  1. Rouget de Lisle, Historique et souvenirs de Quiberon.