Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/308

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Deux points se trouvent ainsi éclaircis :

Dès le 6 thermidor, une commission était prête à entrer en activité : l’affirmation est formelle et précise.

Et, puisque le général en chef n’avait pas encore quitté le Morbihan, il est certain qu’il n’aurait pas parlé à un représentant du peuple de cette commission, si elle n’avait pas été nommée par lui qui en avait reçu la charge.

On ne peut douter qu’elle ne se soit effectivement réunie le 7, et c’est à celle-là que se rapportent les relations royalistes et les mentions si claires de Rouget de Lisle et de Beauchamp ; c’est devant celle-là, très évidemment, que se sont produites les protestations bruyantes des grenadiers, et c’est en raison de ces protestations qu’on s’est décidé à faire partir ce jour même les grenadiers et que Hoche s’est éloigné lui-même.

Comment se fait-il donc que la première commission dont il reste des traces dans les dossiers officiels, soit une commission Barbaron, nommée par Lemoine et qu’on ne trouve rien concernant cette commission antérieure nommée par Hoche ?

C’est que, — d’accord ou non avec le général et le représentant, — elle avait fait le jeu de la combinaison concertée entre eux et Tallien, et que, l’effet de cette manœuvre hardie ayant manqué, il devint urgent de prendre une attitude contraire à celle qui avait été convenue et il parut prudent même de détruire toute trace d’un incident propre à « corrompre l’esprit public et à préparer le peuple à réclamer en faveur des assassins de la patrie ».