Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/310

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ment à Lemoine, qui avait aussitôt nommé une commission[1].

Et Blad, sans attendre l’avis de la décision que Tallien devait provoquer de la part de la Convention, avait pris le parti d’en venir aux mesures de rigueur. Il s’était laissé forcer la main par les objurgations des patriotes vannetais, qui, de pressantes, étaient devenues comminatoires à son égard et à l’égard de Hoche et avaient fini même par prendre la forme d’une véritable usurpation de pouvoir, motivée, bien entendu, par le zèle du salut public menacé.

Dès le 5 thermidor, le Directoire du département du Morbihan avait écrit aux représentants Blad et Tallien :


« 5 thermidor an III — Vannes.

» L’esprit de parti a tellement égaré les imaginations que plusieurs personnes doutent ou feignent de douter de la prise de Quiberon ; ou elles annoncent du moins qu’on craindrait de faire aux rebelles l’application de la loi. Ces suggestions qui se répandent jusque dans cette commune même, seront à plus forte raison répandues dans les campagnes. Elles sauraient au contraire que le règne de la loi est arrivé si le supplice de quelques-uns de leurs séducteurs obtenait la plus grande publicité. »

  1. C’est le 7 thermidor que Lemoine notifie au Directoire du département la délégation qu’il vient de recevoir de Hoche. Il n’avait donc pu en faire usage plus tôt pour procéder aux nominations dont Hoche était chargé. D’où cette conséquence forcée que la commission prête à entrer en activité le 6 était antérieure à la commission Barbaron, nommée par lui.