Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/354

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

français ni le comte d’Artois, ni le duc d’Angoulême, ni le duc de Bourbon[1], ni les princes de Léon et de Rohan.

C’est que l’événement du 8 juin avait dérangé toutes les prévisions et tous les calculs.

Dès le 9 juin, — on se le rappelle, — l’agence de Paris avait expédié en toute hâte au comte d’Artois, une dépêche pressante, qui, sous sa forme hétéroclite, contenait un avis dont le sens et la portée devaient être compris de lui. Les mêmes motifs qui faisaient prescrire à d’Hervilly un rôle d’inertie calculée et d’opposition à tout plan d’action rapide, commandaient nécessairement que tout ce qui pouvait avoir pour effet d’accélérer le mouvement des armées catholiques fût arrêté et qu’on ne permît pas à Son Altesse Royale de se hasarder au milieu des populations soulevées, avant qu’on fût « assuré du concours de tous ».

  1. Le duc de Bourbon s’était cependant mis en route pour se joindre aux armées royalistes, mais on ne lui permit pas de débarquer. Vauban donne le renseignement suivant : « J’eus l’honneur de rendre mes devoirs à M. le duc de Bourbon : notre conversation sur les pays royalistes me mit à même de lui témoigner quelque étonnement de la course légère qu’il avait faite sur la côte, de sa courte apparition et de son prompt départ. Quoique ce prince fut très peu parlant et que les notions qu’il s’était formées, ou plutôt qu’on lui avait données sur les armées catholiques et royales fussent très peu justes et fort défavorables pour elles, cependant je fus à même de juger qu’il se serait fait débarquer et que telle était son intention ; mais que des ordres impératifs de Son Altesse Royale l’en avaient empêché et qu’il lui avait été ordonné par elle de retourner en Angleterre. » (Mém. de Vauban, p. 345.) M. Chassin cite le duc d’Enghien comme ayant été désigné pour aller en Vendée. D’après la correspondance des princes de Bourbon, il paraît certain qu’il n’a jamais été question de cela.