Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/356

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Les autres furent cantonnés dans l’île d’Houat, où les épidémies firent de nombreuses victimes.

Puisaye s’y établit provisoirement avec Vauban et plusieurs de ses officiers, ne cessant de se tenir en correspondance avec la Bretagne, où les comités royalistes, non remis du trouble causé par les dissensions récentes et agités par des excitations sans cesse renouvelées, discutaient sa conduite et mettaient en question le maintien de son autorité.

Il est assez difficile de démêler exactement quelle était la nature des griefs retenus contre lui par ses anciens officiers. Il est même probable que les motifs de mécontentement et de défiance ne furent pas les mêmes pour tous les chefs. Des hommes de sens droit et de conscience juste comme Cadoudal, Mercier et quelques autres, ne durent pas céder au courant d’opinion qu’on avait créé pour faire retomber sur lui la responsabilité de l’échec subi. Mais sans doute ses ennemis, pour qui sa perte était nécessaire, furent assez perfides et assez retors pour varier les accusations propres à le perdre auprès de chacun.

Pour ce qui est de cette période, certains détails échappent à l’observation la plus attentive et la plus avertie, masqués qu’ils sont par des apparences extérieures ; l’ensemble même de la situation ne s’aperçoit qu’à travers les déchirures faites par le temps, au voile de ces apparences.

La froide et machiavélique audace du Régent

    scrupuleux, M. de Moustier (Mém., t. 6, p. 19). L’intéressé au profit duquel fut opérée cette suppression, s’est dénoncé lui-même en la récompensant. M. de Moustier fut immédiatement nommé par le Roi Louis XVIII, son commissaire-général en Bretagne.