Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/77

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Il y avait en effet quelque chose de plus.

Si Puisaye n’avait pas été retenu par la préoccupation de garder jusqu’à la fin l’attitude d’unique organisateur du soulèvement royaliste de 95 et par quelques autres raisons encore, plus graves peut-être, il aurait pu dire que Frotté l’avait mis au courant de ses relations avec Hoche.

Il est impossible de mettre en doute ces relations. Hoche lui-même, dans des circonstances qui ne sont pas tout à fait à son honneur, a fourni un document qui en révèle irréfutablement l’existence. Un an environ après l’affaire de Quiberon, Frotté avait fait passer au général républicain une lettre pour lui demander un rendez-vous, afin de se concerter sur les mesures à prendre en vue du bien public. Hoche, qui se sentait surveillé, répondit diplomatiquement que, s’il s’agissait du bien public, il n’était pas besoin de mystère et qu’il suffisait de lui faire connaître ouvertement de quoi il était question. Cela n’était qu’un acte de prudence, peut-être nécessaire, non blâmable. Ce qui est moins excusable, c’est qu’ayant promis le secret à Frotté, il se hâta d’envoyer la lettre au gouvernement. Or les termes de cette lettre, quoique visiblement calculés pour éviter toute allusion compromettante, ne sont compréhensibles qu’en raison de rapports antérieurs ayant un caractère de confiance[1]. Et quand on verra, plus loin, qu’au moment des négociations de La Jaunaye, Hoche et Frotté se sont trouvés ensemble à Nantes dans la même maison et ont suivi une conduite pareille, on sera forcé de conclure que leurs rapports

  1. Voir Append. n° 4.