Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans tous les esprits cette impression produite par l’événement du 9 thermidor, que la République était prête à capituler.

Le 20 frimaire an III (2 décembre 1794[sic]), la Convention avait rendu un décret portant que « toutes les personnes connues dans les arrondissements des armées de l’Ouest, des Côtes de Brest et des Côtes de Cherbourg, sous les noms de rebelles de la Vendée et de Chouans, qui déposeraient les armes dans le mois suivant le jour de la publication du décret, ne seraient ni inquiétées, ni recherchées dans la suite, pour le fait de leur révolte[1] ».

Ceci n’était rien car, dans ce décret, les avances de la Convention gardaient la forme d’un appel à la soumission, mais les faits qui suivirent lui donnèrent une autre signification.


  1. Ce n’était que la confirmation ou la ratification des avances et des promesses déjà faites par les délégués de la Convention. Voici ce qu’écrivait, à la fin d’octobre, un bourgeois de Nantes, M. Gasnier, parent de Madame Gasnier-Chambon, dont il est question plus loin :
        « 4 brumaire (25 octobre 94),
     » Nous avons ici, depuis huit à dix jours, le citoyen Ruelle, qui est des environs de chés vous, pour notre représentant. Il y est venu avec son collègue Boursault, qui a fait une proclamation à Rennes pour une amnistie pour les Chouans et brigands, et qui vient aussi d’être imprimée et affichée icy ; elle doit l’être aussy dans toutes les communes… » — Extrait de lettres d’un bourgeois nantais (H. Gasnier, jeune) pendant les guerres de la Vendée (1793-1795), publ. par la Nouvelle Revue rétrospective, 14 mars 1903.