Page:Lanne - Le Mystère de Quiberon, 1904.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rétablir le roi sur le trône. » Telle était son invariable réponse à tous les arguments.

Il fallut lui remettre une lettre que Ruelle avait donnée à Mme  Gasnier pour lui.


« Ce document si curieux pour l’histoire de la Vendée a disparu, mais les survivants de cette époque, les contemporains et les amis de Charette, prétendent qu’elle était satisfaisante sous tous les rapports et qu’au nom de la Convention, il ne montrait pas impossible la restauration de la Monarchie[1]. »


Charette alors consentit à une suspension d’armes et accepta d’avoir une entrevue avec Canclaux et Ruelle sur un terrain neutre.

Il voulut toutefois, avant d’aller plus loin, tenir conseil avec ses officiers et les notables du pays. L’avis presque unanime fut qu’on ne devait pas refuser la conférence. Bureau, qui attendait avec impatience le résultat de la délibération, demande aussitôt l’envoi de deux ou trois commissaires pour s’entendre sur les premières bases de la négociation. Mais Charette craignait d’exposer ses amis. À ce moment, Bertrand-Geslin eut une inspiration généreuse : il s’offrit à rester comme otage au camp vendéen. Charette, touché, n’accepte pas, mais il n’hésite plus ; il désigne comme commissaires le comte de Bruc de Cléré et Amédée de Béjarry.

  1. La Vendée militaire, par Crétineau-Joly et R. P. Drochon, t. 2, p. 323. — Il est bon de noter que cette affirmation est certifiée par un auteur qui hésite à prendre parti sur la question des articles secrets du traité de La Jaunaye ; on peut s’en étonner, mais il faut avouer que la valeur de l’affirmation en est grandement augmentée.