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Page:Lanne - Une officine royale de falsifications, 1903.djvu/51

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il faut, à toute force, admettre qu’une volonté tyrannique a, pour des raisons d’un ordre particulier, imposé le retranchement de tout ce que le cœur, ou tout au moins le sentiment des convenances, avait nécessairement dicté à la sœur et à la gouvernante de ce malheureux enfant, qui, mort ou condamné à disparaître dans l’exil et l’obscurité, méritait dans tous les cas quelques mots de pitié et de regret.

Il est absolument inadmissible aussi que Madame Royale, qui, depuis la mort de Madame Élisabeth, n’avait plus pour remplir son journal que le récit de ce qui la concernait elle-même, puisque, d’après ses propres dires, elle était entièrement séparée et sans nouvelles de son frère, et qui n’en a pas moins continué à noter les moindres faits, les visites, quelquefois muettes, des municipaux et des membres des comités, ait clos sa narration à la date du 8 juin et se soit imposé le silence le plus complet sur la période où sa solitude a cessé, où les bruits du dehors ont pénétré dans sa cellule ; qu’elle n’ait rien voulu dire de ses entretiens avec sa dame de compagnie, Mme de Chantereine, de ses épanchements avec Mme de Tourzel, son ancienne gouvernante, avec Mlle de