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CHAPITRE VIII

LANGUE, STYLE, VERS, POÉSIE

Corneille trouvait des différences dans le style de ses pièces.

Assurément ces nuances ne nous échappent pas ; le Cid nous paraît plus précieux, Horace plus éloquent, Pompée plus enflé ; et Polyeucte, dont on trouvait les vers en ce temps-là plus faibles, nous plaît par la perfection du naturel. Mais, dans ces différences, l’unité fondamentale du style éclate pourtant, et Corneille est un des écrivains dont la manière est partout le plus aisément reconnaissable.

Il a eu d’abord parmi ses confrères les poètes dramatiques cette originalité de tenir à tous les détails de l’expression, d’être un artiste en style, de travailler, de corriger, avec d’infinis scrupules, en digne écolier de Malherbe. Autour de lui, les meilleurs, Rotrou, Tristan, écrivent trop vite et ne retouchent pas. Lui, il a réglé son admirable facilité, et il revient toujours.