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LIVRE IV

GUERRES CIVILES
CONFLITS D’IDÉES ET DE PASSIONS
(1562-1594)

CHAPITRE I

LES MÉMOIRES

1. Constitution des spécialités scientifiques. La philosophie : Ramus. L’érudition : H. Estienne. E. Pasquier. Savants : Paré, Palissy. — Les Mémoires : leur abondance. Monluc ; l’homme et l’écrivain. Brantôme.

Le progrès de la Réforme, dont le premier éclat avait surpris le catholicisme, l’obligea à se réformer et à se réorganiser. Il procéda à l’élimination des éléments trop décidément irréligieux que la Renaissance avait introduits dans l’Église ; il reconnut aussi sa corruption, et s’efforça d’y remédier par une énergique restauration de la foi, de la science et des mœurs. Il fit en sorte de donner moins de prise aux accusations que dirigeaient les protestants contre l’« idolâtrie papiste », et en même temps prit une offensive vigoureuse pour arracher à l’hérésie le terrain déjà conquis. L’Inquisition, les Jésuites et le Concile de Trente furent les trois instruments principaux de la Contre-Réformation catholique[1].

La France, où le protestantisme avait pris des forces sans parvenir à dominer, et qui déjà sentait assez son unité nationale pour


  1. À consulter : Philipson. la Contre-Révolution religieuse au XVIe siècle, Paris et Bruxelles, 1883. Dejob, De l’influence du concile de Trente sur la littérature et les beaux-arts, Paris, 1884.