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Page:Lanson - Histoire de la littérature française, 1920.djvu/964

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CHAPITRE III

LA POÉSIE ROMANTIQUE


1. Réforme de la langue et du vers. La langue redevient matérielle, sensible, pittoresque. Réveil de la sonorité et du rythme. L’alexandrin romantique. — 2. Lamartine : sa jeunesse. Les Méditations : naturel, négligence, sentiment. L’abstraction sentimentale dans Lamartine. Philosophie : spiritualisme et symbolisme. Jocelyn : comment il peint la nature. — 3. Alfred de Vigny : un penseur. Pessimisme ; solitude, honneur et pitié, amour. La forme de Vigny. — 4. V. Hugo avant 1850. Caractères particuliers des recueils qu’il donne, des Orientales aux Rayons et Ombres (1829-1840). — 5. Alfred de Musset ; romantique, puis indépendant. Son naturel : sensibilité et ironie. Les Nuits : l’élégie lyrique. — 6. Th. Gautier : un tempérament de peintre. L’art pour l’art. — 7. Béranger : le « poète national ». Médiocrité des idées et du style. Structure des chansons.
1. RÉFORME DE LA LANGUE ET DU VERS.

Nous avons vu que la langue opposait un très fort obstacle à la révolution qui se préparait. Elle avait paralysé Ducis, elle faisait avorter Lemercier[1].

Ce fut l’affaire du romantisme de détruire cette langue d’idéologues et de beaux esprits, de la refaire de philosophique, pittoresque, d’académique, artistique, de signe, forme, de l’organiser

  1. Nep. Lemercier (1771-1840), auteur d’Agamemnon (1797), de Pinto, comédie historique (1800), de la Panhypocrisiade (1819), épopée symbolico-comico-satirique, d’un Cours de Litt. (1817, 4 v. in-8). Ce fut un esprit original et chercheur, un artiste insuffisant.