Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/131

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faible, et, dans un sens verbal, avoir, montrer un mouvement faible et presque imperceptible, apparaître faiblement, » comme les fissures déliées qui se montrent sur l’écaille de la tortue (que l'on brûle pour en tirer des présages).


(8) E : Lorsqu’un nouveau-né peut sourire, ses affections naissent et son cœur commence à s’émouvoir. Lao-tseu veut dire que la multitude des hommes désire avidement les objets extérieurs et ne peut contenir ses transports de joie ; lui seul a un cœur calme qui n’a pas encore commencé à éprouver la plus légère émotion ; il ne sait pas se réjouir de la joie de la multitude.


(9) E : Les mots ching-ching 乘乘 signifient » ne pas s’arrêter et ne pas s’attacher (aux choses du monde). H : Mon cœur ne désire rien ; il est dégagé de tous liens. Je me promène dans le monde avec un cœur vide, je suis comme un bateau dont le câble est brisé.


(10) E : Les hommes de la multitude ont beaucoup acquis ; tous ont du superflu. Mais moi, je ne possède pas une seule chose. Seul entre tous, je suis comme un homme qui a perdu ce qu’il possédait. Mais la possession est une chose illusoire ; c’est lorsqu’on ne possède rien qu’on possède de véritables richesses. (L’expression « ne posséder rien » s’entend des choses du monde ; « posséder de véritables richesses » se dit des richesses intérieures du sage qui s’est complètement dépouillé des choses sensibles.)


(11) E : L’expression chun-chun 沌沌 signifie « dépourvu de connaissances, ignorant. »


(12) H, E : Les mots men-men 悶悶 (vulgo triste) signifient ici « troublé, confus. »


(13) A : Je suis vague comme les fleuves et les mers ; personne ne connaît mes limites. C : Le cœur de l’homme parfait n’a point