Il ne se met pas en lumière, c’est pourquoi il brille (7).
Il ne s’approuve point, c’est pourquoi il jette de l’éclat (8).
Il ne se vante point, c’est pourquoi il a du mérite.
Il ne se glorifie point, c’est pourquoi il est le supérieur des autres (9).
Il ne lutte point (10), c’est pourquoi il n’y a personne dans l’empire qui puisse lutter contre lui.
L’axiome des anciens : Ce qui est incomplet devient entier, était-ce une expression vide de sens ?
Quand l’homme est devenu véritablement parfait, (le monde) vient se soumettre à lui (11).
(1) E : Les six premières phrases (jusqu’à de là vient que) sont toutes des locutions empruntées aux anciens.
Suivant E, le mot khio 曲 (vulgo courbé) a ici le sens de kioue 缺, « ce à quoi il manque quelque chose pour être entier, » par exemple, la lune qui n’est pas encore dans son plein. Cette locution et la suivante doivent se prendre au figuré. Conf. chap. xli, xlv. E : Les six premières phrases sont expliquées plus bas par Lao-tseu, lorsqu’il dit : Il conserve l’Unité et il est le modèle du monde ; il ne se met pas en lumière, c’est pourquoi il brille, etc.
(2) E : Par exemple, le ver, tchi-ho 尺蠖, qui marche en se courbant et en s’allongeant.
(3) C : Lorsque la terre est basse et creuse, l’eau s’y amasse. Cette phrase veut dire (E) que celui qui s’humilie se voit bientôt élevé (littéral. « reçoit de l’augmentation »).
(4) E : C’est-à-dire celui qui recherche l’obscurité brille davantage de jour en jour.