Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/240

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mettre ces verbes à la troisième personne du singulier de l’indicatif. Ce passage a reçu une autre interprétation. B : Si quelqu’un est vertueux, j’imite sa vertu ; si quelqu’un n’est pas vertueux, je l’accueille avec un sentiment de vertu, afin qu’il revienne à la vertu. Si quelqu’un est sincère, j’imite sa sincérité. Si quelqu’un n’est pas sincère, je le traite avec sincérité, afin qu’il revienne à la sincérité.


(3) J’ai suivi E : Tel est son mérite (te ), qu’on peut l’appeler extrêmement vertueux (tchi-chen 至善), extrêmement sincère (tchi-sin 至信).

L’édition B offre la leçon te « posséder, » au lieu de te « mérite » : « Il possède la vertu, il possède la sincérité. »


(4) E : Cette expression veut dire qu’il traite les hommes pervers et hypocrites comme s’ils étaient vertueux et sincères, et ne met aucune différence entre eux.


(5) E : Le peuple voyant que le Saint semble ne pas distinguer les bons des méchants, n’en peut sonder le motif et le regarde avec étonnement ; c’est pourquoi il attache sur lui ses oreilles et ses yeux. De son côté le Saint regarde le peuple comme un enfant. Il sait qu’il est dépourvu de connaissance comme un enfant. En effet, un enfant a des vues trop bornées pour comprendre la conduite d’un grand homme. De même le peuple ne saurait sonder et comprendre les voies du Saint.

Aliter B : Le peuple admire les exemples du Saint, il écoute avidement ses paroles, il le contemple avec respect, il a confiance en lui, il l’aime comme un père et une mère. De son côté, le Saint craint de blesser le peuple, il le conserve avec sollicitude et le chérit comme un enfant qui vient de naître.