Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/245

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Il les produit et ne se les approprie point (7) ; il les fait ce qu’ils sont et ne s’en glorifie point ; il règne sur eux et les laisse libres (8).

Cest là ce qu’on appelle une vertu profonde (9).


NOTES.


(1) C : La Vertu dont parle ici l’auteur est la manifestation du Tao dans les créatures. C : Le Tao s’est répandu comme un fleuve, il s’est manifesté au dehors (dans les êtres) et est devenu la Vertu . E : Ce qui est vide, non-être, immatériel, s’appelle Tao ou la Voie ; ce qui transforme et nourrit toutes les créatures s’appelle te ou la Vertu.


(2) Littéralement : « Ils les manifestent par une forme, sous une forme matérielle. » Sur ce sens de we , vulgo res, ici « materia, corpus, » voyez mon édition de Meng-tseu, liv. II, p. 84, lig. 9.

Aliter A : La Vertu leur donne un corps et une figure.

Aliter H : Le Tao et la Vertu n’ont point de corps, 道徳無形 : ils se manifestent par les êtres, 乃因物以形. Si l’homme ne connaît pas la grandeur du Tao et de la Vertu, pour en juger, il lui suffit de contempler les êtres.


(3) E, regarde le Tao et la Vertu comme sujets des verbes hing, manifester, et tch’ing, perfectionner. H : Le mot chi renferme l’idée de « presser, pousser avec force. » 以勢成之 c’est-à-dire : « Par une force d’impulsion, ils les perfectionnent ou les conduisent à leur entier développement. » De même, si la force du printemps pousse les plantes, elles ne peuvent s’empêcher de naître ; si la force de l’automne pousse les plantes, elles ne peuvent s’empêcher d’arriver à leur maturité.