Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/250

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(7) E : Si l’homme ne voit les choses que lorsqu’elles ont éclaté au grand jour, il est évident que son esprit est incapable de connaître ce qu’il y a de plus subtil. Mais (A) celui qui aperçoit les germes imperceptibles du malheur et du désordre avant qu’ils aient commencé à poindre, ne peut ( B) être aveuglé par les choses extérieures. C’est pourquoi on l’appelle éclairé.


(8) A : Celui qui conserve la force n’est pas longtemps fort ; celui qui conserve la faiblesse devient fort.

C : Si l’homme s’affaiblit extérieurement, il se fortifie à l’intérieur.

On peut voir, chap. lxxvi et lxxviii, comment Lao-tseu prouve la supériorité des choses faibles sur les choses fortes.


(9) Liu-kie-fou : Si l’homme se sert de l’éclat du Tao pour apercevoir les mouvements imperceptibles des créatures et se soustraire à leur influence, s’il revient à la lumière du Tao pour rentrer dans une quiétude absolue, il n’ouvrira pas la bouche, les oreilles, ni les yeux, et n’augmentera pas ses désirs ; il ne sera pas réduit à un état de malheur sans remède. Quelles calamités pourrait-il redouter ?

Aliter Li-si-tchaï : Le Tao peut être considéré comme un arbre dont sa lumière est la racine, et l’émanation de sa lumière, les branches. Ces branches se divisent et produisent dans l’homme la faculté de voir, d’entendre, de sentir, de percevoir. Le Tao coule de la racine aux branches. L’étude part des branches pour chercher la racine. C’est pourquoi Lao-tseu dit : Si l’homme fait usage de l’éclat du Tao pour revenir à sa lumière, c’est ce qu’on appelle être doublement éclairé.


(10) Ce passage a reçu de nombreuses interprétations. Je me bornerai à rapporter les principales.

G : L’expression si-tch’ang 襲常 a le même sens que les mots si-ming 襲明 être doublement éclairé, » du chapitre xxvii. E : Le mot si veut dire tchong « double. » Li-si-tchaï : Le mot