Page:Lao-Tseu - Le livre de la voie et de la vertu - traduction Stanislas Julien, 1842.djvu/47

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par un homme de la ville de Pong. Le texte appelé Ngan-khieou-wang-pen, fut trouvé par un Tao-sse nommé Keou-tsien, dans la période Thaï-ho des Weï (entre les années 477 et 500 de J. C). Le texte de Ho-chang-kong fut transmis par Kieou-yo, sage du royaume de Thsi. Ces trois textes renferment chacun cinq mille sept cents vingt-deux mots. Les passages de Lao-tseu cités par le philosophe Han-fei[1] s’y retrouvent exactement et sans variantes. Il y avait, à Lo-yang, un texte officiel (kouan-pen 官本) contenant cinq mille six cent trente mots. Le texte de Wang-pi (dont le commentaire fut composé sous les Weï[2], d’autres disent sous les Tsin) renferme cinq mille six cent quatre-vingt-trois mots, et, dans certaines éditions, cinq mille six cent dix mots. »

La présente édition renferme cinq mille trois cent vingt mots.

« Plusieurs éditeurs ont témérairement, ajouté, retranché ou changé certains mots du texte, et n’en ont pas toujours averti le lecteur, comme l'a fait l’empereur Hiouan-tsong des Thang (à la fin du chapitre xx) dans son commentaire (qui fut publié entre les années 713 et 742.) »

« Lorsque Sse-ma-thsien rapporte, dans ses Mémoires historiques, « que le livre de Lao-tseu renfermait un peu plus de cinq mille mots, il s’exprime ainsi parce que l’ouvrage ne contenait pas tout à fait six mille mots. Il a voulu donner un nombre rond. Il est résulté de là que plusieurs éditeurs peu éclairés ont été assez téméraires pour retrancher une quantité de particules auxiliaires, explétives et finales, afin de ramener à cinq mille le nombre des mots du texte. On peut dire que cette assertion de Sse-ma-thsien a fait un tort considérable au texte de Lao-tseu[3]. »

Cette observation de Tsiao-hong explique pourquoi le texte de notre philosophe offre si peu de ces particules auxiliaires, explétives et finales qui, en chinois, contribuent tant à l’harmonie du style et à la régularité des périodes.

  1. Voy. l’Introduction, page 1, note 1, n° VI.
  2. Cf. Lao-tseu-i, liv. III, fol. 15.
  3. Lao-Tseu-i, liv. III, fol. 49, r. Voyez aussi la Notice historique, page xx. lig. 22.