suis obligé de le remplacer en ma qualité de tuteur.
— Le mariage de Dora ! Vous croyez donc qu’elle a l’intention de tenir sa parole ?
— Je l’espère.
— Eh bien, elle travaille justement à la reprendre. Elle veut remettre la petite fête à l’automne et venir avec nous en Europe.
— Ce serait abominable de désappointer Jack pour la seconde fois ! Sa maison et son yacht sont tout prêts.
— Oh ! si je ne me trompe, yacht et maison attendront quelque temps encore leur maîtresse. Vous savez que Dora se vante de n’avoir jamais fait à personne le sacrifice de sa volonté ou d’un plaisir.
— Oui, pour l’égoïsme féminin, elle détient le record !…
— Voyons, Henri, vous ne me laisserez pas aller seule en Europe !
— Vous aurez tante Sophie et votre frère.
— Et vous ne serez pas jaloux ?
— Non, car j’ai une confiance absolue en votre affection et en votre honneur.
— Vous avez bien raison… Mais cela bouleverse tous mes arrangements : je comptais envoyer les domestiques à la campagne et fermer la maison.
— Fermez-la. Il me serait impossible de l’habiter sans vous. Ma mère me donnera l’hospitalité.
— Ah ! je vois que vous avez déjà fait tous vos plans ! dit Hélène un peu piquée.
— Oui, afin que vous n’ayez ni soucis ni regrets.
— Et ce que l’on va me critiquer dans votre famille !… Votre sœur s’élève sans cesse contre