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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/248

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ment désapprouvée et commentée à l’office, je n’en doute pas. Le surlendemain, la femme de charge me dit, d’un air navré, que la mère de la fille de nursery était venue la reprendre parce qu’elle la jugeait en mauvais exemple à Ferncross. J’avoue que je me suis sentie assez humiliée et honteuse un peu d’avoir ainsi scandalisé ces braves gens. Je ne recommencerai pas. Je suis libre de venir chercher le diable à Londres, mais je ne peux pas l’amener chez moi.

— C’est là ce que les Français appelleraient de l’hypocrisie, n’est-ce pas ? me demanda lady Ne ville.

— Oui, parce qu’ils ne connaissent ni vos mœurs, ni votre esprit. A la place de lady Herbert j’agirais de même. Je me rends parfaitement compte qu’en Angleterre, vous êtes tenus à certaines abstentions. Sur le continent, par exemple, vous pouvez faire ce que votre conscience vous permet ; chez vous, vous devez faire ce que permet la conscience des autres… du plus grand nombre. Il y a là du tact et non de l’hypocrisie.

— A la bonne heure, fit lord Kimble avec une expression de plaisir, voilà qui ressemble à de la justice.

— Ce soir, au Savoy, je suis sûre de voir quelques-uns de nos voisins, comme nous, en rupture de sabbat, ajouta lady Herbert.

— Au Savoy !

— Nous y allons tous, me dit madame Winthrop.

— Je regrette que ce ne soit pas au Carlton, où je suis invitée. Ces dîners-parades sont devenus une institution à Londres.