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Page:Laperche - Ile inconnue.djvu/249

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londres

— Dîners-parades ! répéta M. Cecil Gray.

— Ils me donnent cette impression.

— C’est bien un peu cela.

— Je suis étonnée que vous ne les ayez pas à Paris, fit notre hôtesse. Ils sont si amusants !

— L’hôtel Ritz et l’Élysée-Palace n’ont rien négligé pour les mettre à la mode. Ils ont réussi à réunir une clientèle cosmopolite au milieu de laquelle s’égarent quelques Français et toujours les mêmes. Sans que cela y paraisse, notre caractère est plus réservé, plus exclusif que le vôtre.

Cette assertion arrêta à mi-chemin le morceau de sucre que Sir Edward allait mettre dans sa tasse.

— Oh ! fit-il.

— Oui bien. Le dîner n’est pas pour nous une fonction d’apparat ou une fonction animale. C’est un repas et nous aimons à l’assaisonner de causerie, de saillies, de gaieté, d’une foule de choses qui ne sont pas faites pour la galerie.

— Pour le cabinet particulier plutôt, hé ? fit malicieusement M. Cecil Gray.

— Parfaitement. Chez nous, « Smart Society » dîne et soupe beaucoup au restaurant, mais toujours dans une certaine intimité. Le restaurant est bien français, mais l’hôtel est anglais. Notre haute aristocratie croirait déchoir en s’exhibant en public. Si nous avions une cour, nos Princes et nos Altesses ne dîneraient pas comme les vôtres dans une salle commune.

— Oh ! nous sommes très différents, il n’y a pas de doute, dit lord Neville, et le pire est que nous ne nous connaissons pas encore…