Page:Laperche - Noblesse americaine.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

NOBLESSE AMÉRICAINE




L’Amérique n’est plus le Nouveau Monde, elle est le Monde Nouveau, un monde qui doit éveiller notre intérêt et notre sympathie, car, sorti de nous il s’est formé en dehors de la routine que nous maudissons et de la liberté que nous rêvons.

On s’imagine volontiers que l’Amérique, en sa qualité de République, doit être la nation égalitaire par excellence. C’est une erreur. Nulle part les lignes de démarcation ne sont aussi distinctes et aussi bien gardées.

Vers le xviie siècle l’Amérique fut ouverte aux opprimés, aux mécontents, aux esprits aventureux du Vieux Monde. Il vint s’y établir des Hollandais, voulant se soustraire à la domination espagnole, des puritains anglais persécutés par les Stuarts, des sectaires de tous les États, à la suite de William Penn, le Quaker.

Ces émigrés, que des causes politiques ou religieuses avaient forcé à s’expatrier, ne se mêlèrent pas aux aventuriers qui envahirent l’Amérique. Leur foi, leurs principes furent comme une arche sainte qui les maintint au-dessus du flot montant de l’émigration. Ils formèrent une caste qui consti-