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— Oh ! je ne les regrette pas, je ne les ai jamais regrettés, répondit vivement la jeune femme.

— Maintenant, il faut que vous alliez tous les deux, passer quelques mois en Amérique. Vous pourrez faire le voyage avec les de Keradieu. Ils ne partent que le 25 juin. Jacques aura le temps de se remettre d’ici là.

Annie regarda son mari avec anxiété.

— Oui, nous irons en Amérique. C’était bien mon intention.

Le visage de la jeune femme s’éclaira de joie. Elle eut envie de baiser la main de Jacques. Elle n’osa pas, mais elle la mit contre sa joue, avec un délicieux sentiment de possession.

— Je suis si contente ! dit-elle doucement.



XXXII

Madame d’Anguilhon était trop femme pour ne pas comprendre que le voisinage de l’hôtel de Blanzac devait être mauvais pour son fils. Elle demanda au médecin de lui ordonner le départ immédiat pour Blonay. Il se laissa emmener sans protester.

Le progrès de sa convalescence avait été interrompu et, pendant quelques semaines, le grand air, les forces du printemps, semblèrent impuissants à lui faire reprendre son cours.

Jacques avait quitté madame de Blanzac en pleine santé. Sa disparition lui paraissait, tantôt impossible, tantôt mystérieuse. Il ne croyait pas à