Page:Laperche - Noblesse americaine.djvu/472

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Aussitôt rentré chez lui, il s’occupa activement de ses affaires. Pour être agréable à Annie, il se déclara enfin enchanté d’aller en Amérique, et lui promit d’être aimable avec tout le monde, même avec les demoiselles Villars.

Le 23 juin, les jeunes gens quittèrent Blonay, en y laissant la marquise et le petit Philippe. Ils retrouvèrent les de Keradieu au Havre. Guy de Nozay et plusieurs de leurs amis étaient venus jusque-là, pour leur dire adieu. La marquise avait invité Guy à les accompagner ; il avait refusé en promettant d’être du prochain voyage. Par un de ces sentiments chevaleresques qui se trouvaient dans sa nature, il n’avait pas voulu abandonner si tôt Christiane. Tout le monde partait…… Il resterait, lui.

Quand la Touraine se mit en marche, le visage de Catherine s’épanouit tout à fait.

— Enfin « Miss Annie », nous voici en route ! s’écria-t-elle joyeusement.

— Je commence vraiment à croire à notre départ, répondit Annie en souriant.

— Il y a six ans, n’est-ce pas, que vous avez quitté New-York ? demanda madame de Keradieu.

— Oui… six ans ! Si l’on m’avait dit que je resterais tout ce temps sans retourner en Amérique, j’aurais été désespérée… Et puis, cela a passé, comme un rêve…


FIN