Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 1.djvu/153

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à l’axe des et à un plan qui, passant par cet axe, aurait autour de lui un mouvement de rotation égal à  ; or cet axe et ce plan ne sont pas fixes à la surface de la Terre, parce que l’attraction et la pression du fluide qui la recouvre doivent altérer un peu leur position sur cette surface, ainsi que le mouvement de rotation du sphéroïde. Mais il est aisé de voir que ces altérations sont aux valeurs de et dans le rapport de la masse de la mer à celle du sphéroïde terrestre ; ainsi, pour rapporter les angles et à un point et à un méridien invariables à la surface de ce sphéroïde dans les deux équations (M) et (N), il suffit d’altérer et de quantités de l’ordre et quantités que nous nous sommes permis de négliger ; on peut donc supposer, dans ces équations, que et sont les mouvements du fluide en latitude et en longitude.

On peut observer encore que, le centre de gravité du sphéroïde étant supposé immobile, il faut transporter en sens contraire aux molécules fluides les forces dont il est animé par la réaction de la mer ; mais, le centre commun de gravité du sphéroïde et de la mer ne changeant point en vertu de cette réaction, il est clair que le rapport de ces forces à celles dont les molécules sont animées par l’action du sphéroïde est du même ordre que le rapport de la masse fluide à celle du sphéroïde, et par conséquent de l’ordre on peut donc les négliger dans le calcul de

37. Considérons de la même manière les mouvements de l’atmosphère. Nous ferons, dans cette recherche, abstraction de la variation de la chaleur à différentes latitudes et à diverses hauteurs, ainsi que de toutes les causes irrégulières qui l’agitent, et nous n’aurons égard qu’aux causes régulières qui agissent sur elle, comme sur l’océan. Nous supposerons conséquemment la mer recouverte d’un fluide élastique d’une température uniforme ; nous supposerons encore, conformément à l’expérience, la densité de ce fluide proportionnelle à sa pression. Cette supposition donne à l’atmosphère une hauteur infinie ;