Trois petits réchauds remplis de charbon allumé, que nous avions isolés et que nous avions fait communiquer avec le condensateur de M. de Volta, ont donné une électricité négative très sensible, et qu’il serait aisé de porter au point de tirer l’étincelle, en augmentant la quantité de charbon mise en combustion.
Il était naturel de penser, d’après ces résultats, que les corps qui se réduisent en vapeurs enlèvent de l’électricité à ceux qui les environnent, ce qui parait d’ailleurs conforme à l’analogie observée entre l’électricité et la chaleur ; nous nous attendions, en conséquence, que l’eau, en se vaporisant, nous donnerait des signes de l’électricité négative. Ayant fait chauffer quatre poêles de fer battu, les ayant isolés et les ayant fait communiquer avec l’électromètre, et ayant versé de l’eau dessus, ils nous ont donné, dans trois expériences successives, des signes non équivoques d’électricité, qui nous a paru négative dans la première, mais qui, dans les autres, était incontestablement positive ; nous soupçonnons que le refroidissement, qui accompagne l’évaporation de l’eau, a pu augmenter dans ces expériences les signes d’électricité positive plus que l’évaporation ne les a diminués ; mais c’est une conjecture qui demande à être vérifiée par des expériences, et que nous nous proposons d’examiner avec attention, à raison de son importance, dans la théorie de l’électricité naturelle et de la formation du tonnerre.
M. de Volta a bien voulu assister à nos dernières expériences et nous y être utile ; la présence et le témoignage de cet excellent physicien ne peuvent qu’inspirer de la confiance dans nos résultats.