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MÉMOIRE
sur
LA FIGURE DE LA TERRE.

Mémoires de l’Académie royale des Sciences de Paris, année 1783 ; 1786.
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I.

Les mouvements du centre de gravité de la Terre autour du Soleil et de la Terre elle-même autour de son centre de gravité ont été déterminés avec beaucoup de précision, et, s’il reste quelque incertitude à cet égard, elle n’a pour objet que des inégalités périodiques dont la petitesse échappe aux observations, ou des inégalités séculaires que la suite des temps peut seule rendre sensibles ; mais nous sommes bien loin de connaître avec la même exactitude la constitution du globe terrestre, c’est-à-dire sa figure, celle de ses couches et la loi suivant laquelle leur densité varie du centre à la surface. La nature oppose à nos recherches sur ce point des obstacles qu’il nous sera toujours impossible de surmonter : nous sommes ainsi réduits à tirer des phénomènes qui dépendent de la constitution de la Terre et que nous pouvons observer à sa surface, sinon les vrais éléments de la théorie physique de cette planète, du moins les limites entre lesquelles ils sont compris. Ces recherches, intéressantes par elles-mêmes, sont encore d’une grande utilité en Astronomie ; les mouvements du Soleil et de la Lune donnés par les Tables sont rapportés au centre de gravité de la Terre. C’est ce point que l’on regarde comme immobile dans la théorie de la Lune et d’où l’on suppose