Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 12.djvu/384

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est la racine carrée de et cette racine est également mais l’intégrale ne devenant jamais infinie dans le cas même de infini, et de plus ne changeant point, en y changeant le signe de il est clair que l’on doit choisir celle des deux racines et dont la partie réelle est positive. On trouve ainsi, par exemple,

IV.
Application de l’analyse précédente aux probabilités.

Appliquons l’analyse précédente à la théorie des probabilités. Pour cela, considérons deux joueurs et dont les adresses soient égales, et jouant ensemble de manière que ait primitivement jetons ; que, à chaque coup qu’il perd, il donne un de ses jetons au joueur et que, à chaque coup qu’il gagne, il en reçoive un du joueur qui est supposé en avoir un nombre infini. Le jeu continue jusqu’à ce que le joueur ait gagné tous les jetons de Cela posé, étant un grand nombre, on demande en combien de coups on peut parier un contre un, ou deux contre un, ou trois contre deux, etc., que le joueur aura gagné la partie.

Nous allons d’abord établir que la partie doit finir. Pour cela, soit la probabilité qu’elle finira. Après le premier coup, cette probabilité est ou ou suivant que le joueur gagne ou perd ce coup ; on a donc

L’intégrale de cette équation aux différences est

et étant des constantes arbitraires. J’observe d’abord que la constante doit être nulle, autrement croîtrait indéfiniment, ce qui ne