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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 13.djvu/135

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sur la
longueur du pendule à secondes [1]

Connaissance des Temps pour l’an 1820 ; 1817.
Séparateur

La variation de la pesanteur est le phénomène le plus propre à nous éclairer sur la constitution de la Terre. Les causes dont elle dépend ne sont pas limitées aux parties voisines de la surface terrestre ; elles s’étendent aux couches les plus profondes, en sorte qu’une irrégularité un peu considérable dans une couche située à mille lieues de profondeur deviendrait sensible sur la longueur du pendule à secondes. On conçoit que plus cette irrégularité serait profonde, plus son effet s’étendrait au loin sur la Terre. On pourrait ainsi juger de sa profondeur par l’étendue de l’irrégularité correspondante dans la longueur du pendule. Il est donc bien important de donner aux observations de cette longueur une précision telle que l’on soit assuré que les anomalies observées ne sont point dues aux erreurs dont elles sont susceptibles. Déjà l’on a fait sur cet objet un grand nombre d’expériences dans les deux hémisphères, et, quoiqu’elles laissent beaucoup à désirer, cependant leur marche régulière et conforme à la théorie de la pesanteur indique évidemment, dans les couches terrestres, une symétrie qu’elles n’ont pu acquérir que dans un état primitif de fluidité, état que la chaleur seule a pu donner à la Terre entière. Les difficultés que présente la mesure du pendule disparaissent en grande partie lorsqu’on transporte le même

  1. Lu à l’Académie des Sciences, le 28 octobre 1816.