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sur
les plus grandes marées
de l’an ix.

Connaissance des Temps pour l’an IX
(23 septembre 1800-22 septembre 1801) ; fructidor an VI (août 1798).
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L’annonce des grandes marées intéresse les travaux et les mouvements des ports ; elle est encore utile pour prévenir, autant qu’il est possible, les accidents qui résultent des inondations qu’elles produisent. L’état actuel des Sciences rend cette annonce facile, puisque nous sommes parvenus à connaître la cause et les lois de ces phénomènes. On sait que cette cause réside dans le Soleil et dans la Lune : le Soleil, par son attraction sur la mer, l’élève et l’abaisse deux fois dans un jour, en sorte que le flux et le reflux solaires se renouvellent à chaque intervalle d’un demi-jour solaire : pareillement, le flux et le reflux produits par l’attraction de la Lune se renouvellent à chaque intervalle d’un demi-jour lunaire. Ces deux marées partielles se combinent sans se nuire, comme on voit, sur la surface d’un bassin légèrement agité, les ondes se disposer les unes au-dessus des autres, sans altérer mutuellement leurs mouvements et leurs figures. C’est de la combinaison de ces marées que résultent les marées observées dans nos ports ; la différence de leurs périodes produit les phénomènes les plus remarquables du flux et du reflux de la mer. Lorsque les deux marées partielles coïncident, la marée composée est ; à son maximum : elle est alors la somme des deux marées partielles, et c’est ce qui a