Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 13.djvu/62

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méridiennes pour les autres jours de l’année, pour les équinoxes. Ces ombres sont si fautives qu’on ne peut faire aucun fond sur ces observations. Ces auteurs supposèrent sans doute irréformable l’observation faite par Tcheou-kong.

Dans plusieurs Astronomies danoises, on a d’abord mis les ombres solsticiales attribuées à Tcheou-kong pour Loyang ; ensuite on donne des règles pour augmenter ou diminuer la quantité de ces ombres, selon que les lieux sont plus au sud ou plus au nord que Loyang. Ce que je dis ici est marqué clairement dans quelques Astronomies ; mais, dans d’autres, les éditeurs n’ont pas eu soin de marquer les règles de l’augmentation ou de la diminution des ombres observées par Tcheou-kong, pour trouver des ombres qui répondent à des lieux plus au sud ou plus au nord ; de là vient que, dans les calendriers pour Nanking, ou Hin-tcheou ou autres, on trouve les ombres pour Loyang. »

D’après ce qui précède, il me semble que l’on ne peut révoquer en doute que l’observation citée n’appartienne tout entière à Tcheoukong. Le savant Fréret a calculé cette observation importante dans la troisième Partie de son excellente dissertation touchant la certitude et l’antiquité de la chronologie chinoise. Voici ce qu’il dit :

« La plus ancienne observation des solstices, connue avec certitude, est celle du prince Tcheou-kong, frère de Vou-vang, fondateur de la dynastie Tcheou. Tcheou-kong fut régent de l’empire depuis l’an 1104 jusqu’à l’an 1098 ; l’observation est de l’une de ces six années. La date précise de l’observation pour le quantième du cycle et de la lunaison n’est pas marquée ; mais on connaît le lieu de l’observation et la longueur des ombres. Ce détail est rapporté dans le Tcheou-li, qui fait partie du Li-ki ou du Livre des Rites.

On employa un gnomon de pieds chinois. Au solstice d’été, l’ombre était de pied et au solstice d’hiver elle fut de pieds, ce qui donne pour l’obliquité de l’écliptique la même quantité, à peu près, que celle qui est supposée par les anciens astronomes grecs, Pythéas, Ératosthène, Hipparque et Ptolémée.