qu’il est très difficile d’enlever. C’est dans cette couche que se meut le mercure du baromètre ; son épaisseur suffit pour rendre insensible l’action du verre sur le mercure, et la dépression de ce liquide dans le baromètre est due à l’action réciproque de l’eau et du mercure. L’ébullition du mercure dans le tube diminue de plus en plus l’épaisseur de l’enveloppe aqueuse ; mais il paraît que, dans les meilleurs baromètres, elle reste encore assez épaisse pour que l’action du verre soit insensible. On observe, dans l’excellent baromètre ; à siphon de l’Observatoire, que la convexité de la goutte qui termine les deux colonnes de ce liquide est sensiblement égale dans les deux branches, et j’ai conclu des expériences de M. Gay-Lussac que cette convexité est celle qui a lieu dans un tube de verre très humecté, pourvu que l’eau ne recouvre aucune partie de la surface de la goutte, car si la surface entière est recouverte, j’ai fait voir qu’alors cette surface devient celle d’une demi-sphère. Cependant, si l’on fait bouillir très longtemps le mercure dans un tube de baromètre, on parvient, en diminuant l’épaisseur de la couche aqueuse, à rendre sensible l’action du verre sur le mercure. On sait, par les belles expériences du bénédictin Casbois, que, par une ébullition longtemps continuée, la surface de la goutte devient de moins en moins convexe, ensuite plane, et enfin concave ; dans ce dernier cas, les phénomènes capillaires changent de nature, et la dépression se change en ascension ; mais, dans la construction des baromètres, on ne prolonge point l’ébullition jusqu’à ce point ; ainsi l’action du verre sur le mercure n’y étant point sensible, les différences qui peuvent exister dans la matière du verre de ces tubes n’ont point d’influence sur les effets dus à leur capillarité. Nous supposerons donc, conformément à l’expérience, que l’angle de contact de la surface du mercure avec les parois du lube est le même qu’à l’air libre. Cet angle et la dépression du mercure, dans des tubes très étroits, sont fort difficiles à déterminer par l’expérience. On peut les conclure de divers phénomènes, tels que l’épaisseur d’une large goutte de mercure sur un plan de verre horizontal ; la différence de niveau du sommet de la surface du mercure
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