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Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/354

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un intervalle de ans, les apparences n’ont pas été les mêmes, l’anneau n’ayant disparu qu’une fois dans la première année et deux fois dans la seconde.

Les recherches dont nous venons de présenter l’analyse sont fondées sur la circularité de l’orbite de la Terre et sur l’égalité du mouvement de l’anneau durant le temps des phénomènes : deux suppositions qui, comme nous l’avons observé, s’éloignent fort peu de la vérité. Dans les Sections suivantes l’auteur donne les équations rigoureuses du problème, et il s’en sert pour déterminer, soit par l’élimination, soit par des méthodes différentielles, les éléments de l’anneau proprement dits, c’est-à-dire son inclinaison sur l’écliptique, son épaisseur et la position de ses nœuds. Comparant ensuite les observations de 1715 et de 1774, les seules sur l’exactitude desquelles on puisse compter jusqu’à présent, il donne les différents systèmes d’éléments qui résultent de cette comparaison. Cette matière est discutée avec le soin et les détails qu’exige son importance. M. du Séjour n’a rien négligé de ce qui peut avoir influé sur les phénomènes. Une des considérations qu’il est le plus essentiel de ne pas négliger est celle relative à l’élévation plus ou moins grande du Soleil au-dessus du pian de l’anneau, car il est évident que nous devons le perdre plus tôt et le revoir plus tard lorsqu’il nous réfléchit moins de lumière. Or la hauteur du Soleil au-dessus de ce plan étant toujours fort petite à l’instant des phénomènes, la lumière que l’anneau reçoit est à très peu près proportionnelle à cette hauteur. En faisant entrer cet élément dans les calculs, M. du Séjour trouve que les observations sont plus cohérentes entre elles. Ces recherches lui ont donné lieu de faire une remarque intéressante et qui nous paraît mériter l’attention des astronomes. Les observations les plus exactes du mois d’octobre 1774 laissent, sur l’instant précis de la disparition, une incertitude de ou jours, incertitude qui n’a point lieu pour les autres phénomènes. Cette circonstance a fait soupçonner à M. du Séjour qu’une des surfaces de l’anneau est peut-être moins propre que l’autre surface à réfléchir la lumière. Ce qui donne à cette conjecture beaucoup de vrai-