Aller au contenu

Page:Laplace - Œuvres complètes, Gauthier-Villars, 1878, tome 14.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

semblante c’est que, en 1714. dans les mêmes circonstances, on retrouve la même incertitude entre les observations. Cet accord très remarquable ne suffit pas, à la vérité, pOur décider un point aussi délicat de la théorie de l’anneau de Saturne, mais il doit rendre les astronomes attentifs aux moyens de le vérifier. Le plus simple est la comparaison d’un grand nombre d’observations faites dans le nœud boréal et dans le nœud austral de l’anneau, car, si les observations diffèrent constamment plus entre elles dans une circonférence que dans l’autre, on pourra conclure avec certitude que les deux surfaces de l’anneau sont inégalement propres à réfléchir la lumière.

L’Ouvra\varepsilon, est terminé par différentes remarques sur l’anneau de Saturne, sur une méthode pour déterminer son inclinaison sur l’écliptique et sur quelques autres circonstances qui précèdent ses disparitions ou qui suivent ses réapparitions. L’auteur expose, en peu de mots, les opinions des philosophes sur la formation primitive d’un phénomène aussi extraordinaire et ce qu’on sait de plus probable sur la manière dont l’anneau peut se soutenir en équilibre autour de sa planète.

Tels sont les objets que M. du Séjour a traités dans son Ouvrage et l’on voit qu’il n’a rien laissé à désirer sur la théorie des phases de l’anneau de Saturne. L’élégance, la finesse et la simplicité des méthodes dont il a fait usage rendent cet Ouvrage très intéressant pour les géomètres, et la discussion des phénomènes, depuis 1600 jusqu’en 1900, le rend nécessaire aux astronomes qui voudront, dans la suite, observer avec précision ces apparences ; ainsi nous croyons qu’il mérite d’être imprimé avec l’approbation et le privilège de l’Académie.

Signé :
d’Alembert, le Chevalier Borda, Bézout,
Vandermonde, Laplace.

Séparateur